Lieutenant Colonel Rupert D. Graves

Les chapitres ci-dessous relatent l’épopée du 517ème Régiment de Combat Parachutiste qui eut pour chef le COL Graves
après qu’il eut quitté le commandemant du 551ème Bataillon d’Infanterie Parachutiste.

517ème Régiment de Combat Parachutiste
Une brève histoire
“Le 517ème RCP est l’une des plus grandes machines de combat que l’Amérique n’ait jamais déployées.”
— William B. Breuer, auteur et historien

Cette courte histoire a été imprimée sous forme d’article dans le magazine Airborne Quarterly à l’hiver 1998.
Hiver ’98 – L’Airborne Quarterly
William E. Weber – Rédacteur en chef
Col. USA-Retraité
Président/Rédacteur exécutif

(NdT. Avant-propos : La série d’articles et autres documents qui suivent sont compilés à partir de diverses sources, principalement de membres du 517ème RCP et de son association de soutien. Bien que certains aient été publiés auparavant dans d’autres média ou formats, ce qui suit est la première fois qu’ils sont rassemblés sous la forme d’une série. Le but est de présenter une histoire aussi complète que possible, afin de permettre à ceux qui le souhaitent d’avoir l’histoire complète dans une seule publication. À cela doivent s’ajouter les souvenirs des individus avant qu’il ne soit trop tard, car leur perspective est tout aussi précieuse. Ils sont encouragés à soumettre leurs expériences avec le 517ème à : l’Institut d’histoire militaire de l’armée américaine, Carlisle Barracks, PA 17013-5008. Aux Dr. Charles E. Pugh, Clark Archer, Bill Lewis, Disk Seitz, Bob Dalrymple, J. K. Horne Jr., “Prez” et “517teeners”, et autres, mes remerciements pour avoir rendu cette histoire possible! Ce qui suit est une version condensée de L’Odyssée des parachutistes : Une histoire du 517ème Régiment de Combat Parachutiste (1985, Récit militaire par le LLC Charles E. LaChaussee, AUS Ret.) et Chronique du 517ème RCP (1985, Compilé par Clark Archer)

ACTIVATION ET ENTRAÎNEMENT

L’histoire du 517ème RCP commence avec l’activation de la 17ème Division Aéroportée le 15 mars 1943. Les unités parachutistes de la division étaient le 517ème Régiment de Combat Parachutiste, le 460ème bataillon d’Artillerie Parachutiste et la Company C, du 139ème bataillon de Génie Parachutiste. Le 517ème était cantonné à Camp Toccoa, en Géorgie ; le 460ème et la Cie C/139 étaient à Camp Mackall, en Caroline du Nord.
Pendant les mois suivants, tous les hommes se portant volontaires pour le service parachutiste dans les bureaux d’incorporation à travers les États-Unis étaient envoyés à Camp Toccoa. Le 517ème était chargé de trier les volontaires et d’assigner ceux qui étaient qualifiés à l’infanterie, à l’artillerie ou aux ingénieurs. Les officiers du 460ème et de la Cie C/139 étaient placés en service temporaire à Toccoa pour aider au tri, et les hommes assignés à ces unités étaient envoyés à Camp Mackall.
À mesure que les unités se remplissaient, elles devaient recevoir un entraînement de base dans leurs affectations d’origine, puis être envoyées pour une qualification parachutiste à Fort Benning, en Géorgie. Après l’entraînement au saut, toutes les unités, y compris le 517ème, rejoindraient la 17ème Aéroportée à Camp Mackall.

Recevoir et sélectionner cent à deux cents hommes par jour était une tâche assez importante pour le 517ème. À son activation, le régiment comptait un effectif total de neuf officiers, dirigés par le tout nouvel officier commandant, le lieutenant-colonel Louis A. Walsh, Jr. Ils furent rejoints trois jours plus tard par un encadrement sous le commandement du major William J. Boyle, portant l’effectif du régiment à environ 250.
Au cours du printemps de 1943, des trains arrivaient à Toccoa quotidiennement avec des contingents de 50 à 150 hommes ; chaque groupe était accueilli à la gare et transporté au terrain de défilé où une “tour factice” de parachute d’environ 10 mètres de haut avait été érigée. Le lieutenant John Alicki, favorisé par la fortune avec une apparence robuste, les accueillait avec un discours de sang et de tripes destiné à effrayer les timorés.
Des pelotons “oui” et “non” étaient formés, ceux qui passaient l’épreuve de la tour allaient au peloton “oui” pour une sélection ultérieure. Celui-ci consistait en un examen médical par le chirurgien régimentaire Paul Vella et son équipe, suivi d’un interrogatoire par leurs officiers potentiels sur la raison pour laquelle ils avaient postulé pour un service parachutiste. Beaucoup de réponses étaient intéressantes et certaines hilarantes.
Quelques-uns avaient été conseillés par des médecins de se lancer dans le parachutisme pour surmonter leur peur des hauteurs. Certains, avec des antécédents criminels, avaient été informés que leurs casiers seraient effacés. Ceux qui ne réussissaient pas le processus de sélection étaient envoyés au peloton “non” et le reste était affecté aux unités. Tandis que les hommes affectés à l’artillerie et au génie se rendaient à Camp Mackall, l’infanterie commençait l’entraînement de base.
Les organisations militaires sont fortement influencées par le caractère de leurs commandants. En raison de son isolement et de sa nouveauté, cela était particulièrement vrai pour le 517ème. À l’âge de 32 ans, Louis Walsh était jeune, arrogant et agressif. Il avait été avec les troupes aéroportées depuis leurs débuts et avait passé trois mois en tant qu’observateur auprès des forces américaines dans le Sud-Ouest du Pacifique. Ayant connu le combat dans sa forme la plus primitive dans des conditions atroces, il était déterminé à préparer le 517ème à survivre, combattre et gagner dans toutes les circonstances. Pour atteindre cet objectif, le colonel Walsh avait fixé des normes extrêmement élevées. La condition physique était primordiale.
Chaque parachutiste devait se qualifier comme “expert” avec son arme individuelle, “tireur d’élite” avec une autre et “tireur de précision” avec toutes les armes collectives de son peloton.
Il était prévu de remplir les bataillons dans l’ordre numérique. À la fin d’avril, le 1er bataillon du commandant Boyle était presque complet. À la fin du mois suivant, le 2ème bataillon du commandant Seitz était bien avancé. À la fin de juin ou au début de juillet, alors que le 3ème bataillon du commandant Zais attendait encore ses premières recrues, l’afflux de volontaires à Toccoa a soudainement cessé. On a annoncé que le 3ème bataillon serait composé de diplômés de l’École de Parachutisme ayant déjà terminé le stage de base.
À la fin de l’été, un détachement précurseur a pris possession d’une parcelle de terrain à Camp Mackall et le régiment s’est rendu à Fort Benning pour l’entraînement au parachutisme. Le 517ème a franchi l’école de saut sans aucun échec, établissant un record qui perdure à ce jour. Le commandant de l’école, le général Ridgely, a déclaré que les bataillons du 517ème étaient sans égal en discipline et en efficacité – ce qui en dit long sur la sélection et les méthodes d’entraînement du colonel Walsh. Les parachutistes du 517ème étaient les premiers à porter le casque en acier lors de l’entraînement au saut ; jusqu’alors, un casque de football modifié était utilisé. À la fin de l’entraînement au saut, les 1er et 2ème bataillons ont déménagé à Mackall tandis que le 3ème est resté à Benning pour compléter le recrutement.
Camp Mackall n’était pas très différent de Toccoa, mais il était plus grand et situé sur un terrain plat. Tout le monde était logé dans les mêmes “baraquements” sur un étage, non isolés, chauffés avec des poêles à charbon. La 17ème Aéroportée était très axée sur les activités sportives, et le 517ème a apporté un peu de nouveauté en formant des équipes de football et de boxe qui ont remporté des championnats de division.
Un jour, une équipe d’inspection du Quartier général des forces terrestres de l’armée est arrivée à Camp Mackall pour tester la condition physique du régiment. En utilisant des méthodes d’échantillonnage statistique plus ou moins scientifiques, des hommes et des unités ont été sélectionnés et mis à l’épreuve. Les individus ont passé le Test de Condition Physique comprenant des tractions, des pompes et d’autres exercices de gymnastique étranges effectués dans un laps de temps donné. Des sections et des compagnies ont été choisies pour courir et marcher, avec ou sans équipement, sur différentes distances. Une fois tout terminé, les résultats ont été analysés et annoncés. Le 517ème a remporté les première, deuxième et troisième places dans tous les tests et événements, obtenant des scores plus élevés que toutes les autres unités testées auparavant ou depuis lors.
À travers l’automne, le régiment a mené des entraînements à l’échelon des unités — des exercices tactiques pour le groupe, la section, la compagnie et le bataillon. Des efforts ont été mis en œuvre pour conclure chaque phase de l’entraînement par un saut en parachute. Parfois, les sauts devaient être annulés en raison du temps ou du manque d’avions, mais les hommes et les unités en ont réalisé en moyenne un par mois.
En février, le régiment s’est rendu dans le Tennessee pour participer à des manœuvres organisées par le Quartier général de la Deuxième Armée. Les “Manœuvres du Tennessee” étaient une sorte de petite guerre d’entraînement qui se déroulait toute l’année. La participation aux Manœuvres du Tennessee devait être le test final avant qu’une unité puisse être déclarée prête au combat.
Un jour glacial de mars, alors que tous frissonnaient et étaient enfouis jusqu’aux genoux dans la boue, il a été annoncé que les éléments parachutistes de la 17ème Division Aéroportée étaient retirés pour être expédiés outre-mer en tant que 517ème Régiment de Combat Parachutiste. Ainsi, de la boue du Tennessee, le 517ème RCP est née. Les unités parachutistes ont été rapidement renvoyées à Camp Mackall pour se préparer au déploiement outre-mer.

Le 460ème Bataillon d’Artillerie Parachutiste, avec un effectif autorisé de 39 officiers et 534 hommes du rang, se composait d’une batterie de commandement et de quatre batteries de tir, chacune avec quatre obusiers de 75mm. Le 75 tirait un obus de 6,3 kilos pour une portée maximale de 8800 mètres. Le 75 se décomposait en sept pièces pour un largage en parachute.
La Compagnie C, du 139ème bataillon de génie parachutiste, a été renommée en 596ème Compagnie de Génie Parachutiste. La 596ème avait une section de commandement et trois sections avec un effectif autorisé de huit officiers et 137 hommes du rang. Les sapeurs étaient légèrement armés et équipés, mais hautement formés dans leurs missions de construction et de destruction.
Le 517ème RCP n’a reçu aucun renfort spécial pour lui permettre de fonctionner en tant qu’unité autonome. On s’attendait à ce qu’il opère comme une petite division.
Au retour à Camp Mackall, tous les efforts ont été concentrés sur la préparation au déploiement outre-mer. Au milieu de cette activité, la nouvelle s’est répandue un jour que le Colonel Walsh avait été relevé de ses fonctions. Ce fut un véritable choc pour les parachutistes du 517ème. Mais dans l’armée, comme ailleurs, la vie doit continuer. Le successeur du Colonel Walsh fut le Lieutenant-colonel Rupert D. Graves, West Point, promotion 1924, qui venait de commander le 551ème bataillon d’Infanterie Parachutiste.
Début mai, les composantes du 517ème RCP sont passées par le Camp Patrick Henry près de Newport News, en Virginie. Le 17 mai, les parachutistes ont embarqué pour leur grande aventure. Le 517ème a embarqué à bord de l’ancien paquebot de la Grace Line, le Santa Rosa, tandis que le 460ème et la 596ème ont embarqué à bord du navire du Canal de Panama, le Cristobal.

Italie

Une sombre nuit, les navires ont glissé à travers le détroit de Gibraltar et il est devenu évident que la destination était l’Italie. Cette idylle a pris fin lorsque le Santa Rosa et le Cristobal ont accosté à Naples le 31 mai. Les parachutistes ont descendu les passerelles et rejoint des wagons de chemin de fer en attente et ont été transportés vers une zone de rassemblement dans la banlieue napolitaine de Bagnoli. En route, le colonel Graves a reçu un ordre lui indiquant que le RCPdevait participer à l’attaque de Valmontone à Rome le lendemain. Le 517ème était prêt à partir, mais comme les armes collectives, l’artillerie et les véhicules avaient été chargés séparément, ils devraient le faire avec seulement des fusils. Après l’avoir fait remarquer, l’ordre a été annulé et le RCPa continué vers “Le Cratère”.
Progressivement, les armes et les véhicules sont arrivés. Le 14 juin, l’unité a plié les tentes, rangé le matériel supplémentaire et s’est dirigée vers une plage pour attendre les bâtiments amphibies (LST) qui devaient les transporter à Anzio. Les parachutistes sont montés à bord, ont reçu des rations C et on leur a dit de se mettre à l’aise où ils pouvaient trouver de la place sur les ponts bondés. Le soir, les navires ont levé les rampes, reculé dans le chenal et se sont dirigés vers le nord. Pendant la nuit, la destination du RCP a été changée. À midi, les LST ont accosté à Civitavecchia, déplié les rampes et les troupes ont marché jusqu’à leur bivouac à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres.
Le RCP était rattachée à la 36ème Division d’Infanterie du général de division Fred L. Walker, qui opérait sous le IVème Corps sur la gauche de la Vème Armée. Un long trajet en camion et une courte marche à pied le 17 juin ont conduit les unités au sud de Grosseto. Le colonel Graves a reçu un plan schématique marquée de zones, d’objectifs et de lignes de phases. Le régiment devait rejoindre l’avance de la division vers le nord depuis Grosseto le lendemain.
À l’aube du 18 juin, les bataillons d’infanterie ont traversé Grosseto en direction du nord-est sur la voie rapide 223. La cavalerie mécanisée avait apparemment traversé la région et l’avait trouvée libre, mais la première compagnie du 1er bataillon du CBA Boyle est tombée dans une embuscade de tirs de mitrailleuses en entrant dans les collines de Moscona. Les parachutistes se sont dispersés, ont trouvé un abri et ont riposté. Les Allemands tenaient un groupe de bâtiments agricoles dans une petite vallée. Avec une section de la compagnie B en renfort, la compagnie C s’est déplacée vers la crête surplombant la ferme et a ouvert le feu. Les tirs de mitrailleuses ennemies ont balayé la végétation d’une haie ; en quelques minutes, 10 hommes de la compagnie C ont été touchés.
Le colonel Graves n’avait reçu aucune nouvelle du 1er bataillon, mais sa situation était évidente. Il a engagé le 2ème bataillon du LCL Dick Seitz pour envelopper l’ennemi par la droite et a envoyé la compagnie I du 3ème bataillon protéger le flanc ouest. Les mortiers de 81mm du bataillon et les canons du 460ème ont ouvert le feu. Sous ce feu et sous la pression de leur front et de leur flanc, les Allemands se sont retirés.
Au début de l’après-midi, l’avance a repris. Au crépuscule, les bataillons ont pris des périmètres durement tenus et se sont arrêtés pour la nuit. À l’est, la compagnie I s’était retrouvée piégée dans un champ de mines sous le feu des mitrailleuses. Elle a été évacuée après la tombée de la nuit.
Lors de cette première journée de combat cruciale, le régiment a subi 40 à 50 pertes mais en a infligé plusieurs fois plus à l’ennemi. Les sept jours suivants ont été consacrés à un mouvement presque continu. Les Allemands ont tenté de se retirer de manière ordonnée tandis que les Américains les ont fortement pressés. Pour le 460ème, cette période a été une opération continue, 24 heures sur 24. Les batteries d’artillerie se relayaient continuellement ; généralement deux batteries étaient en position tandis que les deux autres avançaient. La principale tâche de la 596ème compagnie de génie était la reconnaissance routière et le déminage.
Le 19 juin, le 2ème bataillon a capturé le village perché de Montesario. À gauche, le 3ème bataillon a avancé à travers Montepescali contre une résistance légère, progressant jusqu’à prendre Sticciano avec 14 prisonniers. Le RCP a bivouaqué la nuit du 22 au 23 juin sur une crête au sud de Gavarrano. Le matin suivant, le RCP a traversé la vallée de Piombino et s’est rassemblé dans une zone de rassemblement derrière le 142ème d’Infanterie. Le 24 juin, le 2ème bataillon est entré dans la périphérie est de Follonica sous un feu d’artillerie lourde et de lance-roquettes multiples.
Pendant la nuit du 24 au 25 juin, le 3ème bataillon a effectué une longue infiltration, émergeant le lendemain matin sur un terrain surplombant le lit sec de la rivière Cornia. À 8 heures, le 1er bataillon a traversé le 3ème pour saisir le Monte Peloso, dominant une large vallée avec la ville de Suvereto à environ un kilomètre au nord de l’autre côté. L’attaque a été précédée d’un lourd barrage d’artillerie tiré par l’artillerie de la 36ème Division sous la direction du 460ème.
Avançant en colonne le long du lit de la rivière asséchée, le 1er bataillon a rencontré de légers retards alors que des éléments d’arrière-garde armés de “mitraillettes” tentaient de ralentir l’avancée. Sous le couvert d’un écran de fumée déployé par le peloton de mortiers de 81mm du 1er bataillon, une compagnie s’est déplacée vers l’ouest dans une poche peu profonde sur la gauche. Le soldat de première classe Carl Salmon a fait taire une mitrailleuse avec des tirs de fusil, et les parachutistes se sont précipités sur la colline. La force ennemie était une unité de la 29ème Division de grenadiers blindés SS. Le reste du bataillon est arrivé et la position a été consolidée.
Le feu d’artillerie ennemi est resté intense sur Monte Peloso toute la nuit. Un tas de foin sur la crête avait pris feu dans l’après-midi. Après la tombée de la nuit, il est devenu un point de visée pour l’artillerie allemande. Pendant que le 1er bataillon prenait Monte Peloso, le colonel Graves étudiait le terrain au nord. Il était idéal pour la défense, avec des collines abruptes surplombant de vastes champs ouverts. Au loin, il voyait des chars Tigre se déplacer. Graves estimait qu’il y aurait aussi des champs de mines à affronter. Le colonel planifiait une attaque de nuit vers Suvereto. Cependant, le 517ème est passé en réserve du IVème Corps et est resté dans cette situation jusqu’au début juillet.
Le 517ème avait été envoyée en Italie en réponse à une demande de la septième Armée pour des troupes aéroportées pour l’opération ANVIL, l’invasion du sud de la France. Des troupes avaient été retirées du front (y compris le 517ème) et les forces aériennes et navales se rassemblaient. Le 2 juillet, les chefs d’état-major interarmées ont donné l’ordre au commandant en chef de la Méditerranée de procéder à ANVIL (rebaptisé DRAGOON) le 15 août. En tant que sous-produit de cette directive, le 517ème RCP a été détaché du IVème Corps et a été envoyé rejoindre la 1ère Force Aéroportée dans la région de Rome.

L’insigne de la 1ère Force Aéroportée

La Dix-Neuvième Armée allemande se trouvait le long de la côte méditerranéenne. Quatre divisions et un quartier général de corps d’armée étaient à l’ouest du Rhône. À l’est du Rhône, le soixante deuxième corps à Draguignan avait une division à Marseille et à Toulon, et une au sud-ouest de Cannes. On estimait qu’il y avait environ 30 000 soldats ennemis dans la zone d’assaut et encore 200 000 autres à quelques jours de marche.
Les planificateurs ont décidé tôt qu’une force aéroportée de la taille d’une division serait nécessaire. Comme il n’y en avait aucune en Méditerranée, une force de taille comparable devrait être improvisée. En réponse, le 517ème RCP, les 509ème et 551ème bataillons de parachutistes et le 550ème bataillon aéroporté ont été fournis. D’autres unités en Italie ont été désignées “planeurs” pour être formées par le 550ème et le Centre d’entraînement aéroporté. Début juillet, la concentration des forces aéroportées dans la région de Rome était presque terminée. Deux escadres supplémentaires de transport de troupes, totalisant 413 avions, étaient en route depuis l’Angleterre.
L’heure H et le Jour J ont été provisoirement fixés à 0800, le 15 août. Le 517ème RCP s’était vu attribuer 180 avions C-47 en quatre séries. L’équipe de combat a été scellée le 10 août. Des cartes, des “kits de secours” et des scénarios d’invasion ont été distribués. Pendant les dernières heures de la lumière du jour le 14, les fardeaux d’équipement ont été emballés, préparés et déposés à côté de chaque avion. Vers minuit, les parachutistes se sont formés en groupes et ont marché vers leurs avions. Après avoir affrétés les fardeaux et ajusté leurs parachutes, les armes et les équipements et sont montés à bord. À 01h00 le 15 août, 396 avions C-47 ont commencé à faire tourner leurs moteurs. À intervalles de 10 secondes, les avions ont roulé sur les pistes en terre, décollé et se sont regroupés en formation.

L’opération DRAGOON

L’invasion du sud de la France du jour J à J + 4
Des balises radio guideraient les séries de de l’île d’Elbe à l’extrémité nord de la Corse. De là, les radars et les navires balises de la Marine les mèneraient à Agay, où chaque chevron devrait descendre à 1 500 pieds, ralentir à 200 km/h, et se diriger vers sa zone de largage à l’aide de balises et de lumières mises en place par les équipes de pionniers. Chaque avion transportait six fardeaux d’équipement dans des soutes.

La plupart des pionniers ont manqué leurs zones de largage. L’équipe du 517ème a été largué tôt à 03h28. Au nord de La Ciotat, les équipages ont largué 300 parachutes avec des mannequins et une grande quantité de “simulateurs de fusils” qui ont explosé comme des pétards en touchant le sol.
Les quatre séries transportant le 517ème RCP ont commencé les largages à 04h30. Le premier à arriver fut le 2ème bataillon du LCL Dick Seitz dans la série 6 pilotée par le 440ème Groupe d’Ombrone. Le 3ème bataillon du LCL Mel Zais était prévu ensuite dans la série 7 du 439ème Groupe d’Orbetello. La 460ème Artillerie de Campagne (moins la batterie C) dans la série 8 avec le 437ème Groupe de Montalto s’en est mieux tirée que le 3ème bataillon mais pas aussi bien que le 2ème.
Vingt avions ont largué trop tôt et les parachutistes qui se sont répandus à l’Ouest de Fréjus. Le dernier était la série 9 à 04h53, piloté par le 435ème Group de Canino avec le 1er bataillon du CBA Boyle et la batterie C du 460ème. Une section de la 596ème avait sauté avec le 509ème. Une section avait sauté avec le 2ème bataillon et une avec le 3ème bataillon.
Au total, seulement environ 20 % du 517ème RCP est tombé à moins de 3 kilomètres de la zone de largage. Quel que soit l’endroit où ils ont atterri, les parachutistes du 517ème se sont mis au travail avec la ténacité et l’agressivité qui caractérisent les unités aéroportées. Les Allemands n’étaient pas pressés de se battre avec les parachutistes alliés, mais ont néanmoins opposé une forte résistance.
Les actions des trois jours suivants ont jeté les Allemands dans un état de chaos. Les convois ennemis ont été attaqués, les lignes de communication coupées et les renforts allemands ont été empêchés d’accéder aux zones de débarquement sur la plage. Les villes et villages ont été occupés tandis que les parachutistes se battaient pour atteindre leurs objectifs. Le Muy, Les Arcs, La Motte et Draguignan sont devenus des noms à retenir.
Une partie du 3ème bataillon avait progressé vers Fayence, brisant les lignes et les installations ennemies au fur et à mesure de son avancée. Les troupes restantes du 3ème bataillon se sont rassemblées depuis Seillans, Tourettes et Callian. Les troupes qui sont tombées à l’est de Tourettes ont été rejointes par des troupes de la 2ème Brigade Parachutiste Indépendante britannique. La force combinée a anéanti un grand convoi allemand se dirigeant vers les positions défensives près de la plage.
Le LCL Boyle et une poignée d’hommes du 1er bataillon ont tenu courageusement une position aux Arcs. Les éléments restants du 1er bataillon ont capturé les objectifs assignés.
L’Artillerie de Campagne du 460ème, sous le commandement du LCL Ray Cato, avait la majorité de ses canons déployés et prêts à tirer à 11h00.
Le 2ème bataillon a réussi à rejoindre le 1er bataillon alors que les Allemands commençaient à masser leurs forces aux abords des Arcs pour une contre-attaque générale. Le 3ème bataillon a effectué une marche forcée de 40 km alors que le RCP se consolidait. La force a attaqué toutes les positions allemandes assignées, ouvrant la voie aux forces alliées pour avancer vers le nord.
La 1ère section du capitaine Bob Dalrymple de la 596ème compagnie du génie avait rejoint les opérations d’assaut avec des éléments du 509ème bataillon parachutiste près du Muy. La 2ème section menait des opérations au sud des Arcs. La 3ème section s’était jointe aux opérations d’attaque avec le 3ème bataillon.
Le jour J + 3, l’opposition allemande dans la tête de pont avait cessé. Le 517ème RCPs’est vu confier une nouvelle mission.

“Il n’y a pas eu de développement de cette période qui ait ajouté de manière plus décisive à nos avantages ou qui nous ait plus aidés à accomplir la défaite finale et complète des forces allemandes que cette attaque remontant la vallée du Rhône depuis la Riviera.”
Général d’Armée
Dwight D. Eisenhower

L’opération aéroportée a été une performance remarquable, considérée par de nombreux historiens militaires comme la plus réussie de la guerre. En l’espace de 18 heures, 9 099 soldats, 213 pièces d’artillerie et canons antichars, ainsi que 221 véhicules, ont été transportés sur plus de 300 kilomètres à travers la Méditerranée et largués en parachute et en planeur en territoire ennemi. Malgré des atterrissages largement dispersés, toutes les missions assignées ont été accomplies dans les 48 heures. Les pertes de la force aéroportée comprirent 560 tués, blessés et disparus, ainsi que 283 blessés lors des sauts et atterrissages en planeur. A J+3, les pertes du 517ème RCP comprirent 19 tués, 126 blessés et 137 blessés.

LA CAMPAGNE DANS LE SUD DE LA FRANCE

Le 517ème Régiment de Combat Parachutiste a joué un rôle essentiel dans la sécurisation des objectifs clés et le refoulement des forces allemandes lors de la campagne dans le sud de la France. Chargé de protéger le flanc est de l’armée, le RCP, avec d’autres unités alliées, a fait mouvement pour capturer des positions stratégiques le long de la côte.
Les 2èmeet 3ème bataillons ont été essentiels dans la capture de Fayence et de Callian le 21 août, suivis de la capture réussie de Saint-Cézaire le 22, malgré une forte résistance. Saint-Vallier, Grasse, Bouyon et La Roquette sont tombés rapidement par la suite, la compagnie E ayant reçu une mention élogieuse pour ses actions lors de l’attaque de La Roquette.
Cependant, l’élan du RCP a été ralenti par une redoutable ligne de fortifications allemandes s’étendant des Alpes maritimes à la mer. Des combats violents ont suivi, avec la compagnie D parvenant à capturer un terrain élevé près du Col de Braus le 5 septembre, ouvrant la voie à de nouvelles avancées vers la vallée de Sospel, fortement défendue.
Tout au long du mois de septembre, le 517ème RCP a continué à avancer, capturant des positions clés telles que Peira Cava, Ventebren et Tête de Lavina. Des positions défensives ont été établies dans et autour de Peira Cava, où les parachutistes tenaient un front faiblement garni en utilisant des mines et des pièges.
Malgré les tirs d’artillerie intenses, la compagnie F a réussi à s’infiltrer dans Sospel le 29 septembre, ce qui a entraîné le retrait des forces allemandes. Le siège de Sospel a pris fin après 51 jours de combats continus, marquant une victoire significative pour le RCP.
Le 17 novembre 1944, la participation du 517ème RCP à la campagne a pris fin, et l’unité s’est dirigée vers La Colle. Par la suite, le 6 décembre, le RCP s’est déplacé pour s’embarquer à Antibes en direction de Soissons et pour être affecté au XVIIIème corps aéroporté.
Tout au long de la campagne, le 517ème RCP a subi plus de 500 pertes, avec 102 hommes tués au combat. Cependant, leur bravoure et leurs sacrifices ont été reconnus lorsque la Croix de Guerre française a été décernée à l’unité le 15 juillet 1946 par le président du gouvernement provisoire de la République française.

ARDENNES-ALSACE

Au 10 décembre, tous les éléments du RCP étaient logés à Soissons. Toute unité aéroportée américaine en Europe faisait désormais partie du XVIIIème corps aéroporté du général Matthew B. Ridgway. Cela incluait les 82ème et 101ème divisions aéroportées de retour des Pays-Bas et le 517ème et d’autres unités séparées venues de la Méditerranée. De plus, la 17ème division aéroportée était maintenant en Angleterre et était prévue pour venir en France dans un avenir proche.
Pendant la nuit du 15 au 16 décembre, l’armée allemande lança sa dernière grande offensive de la Seconde Guerre mondiale, frappant avec trois armées contre les positions américaines faibles dans la région des Ardennes en Belgique et au Luxembourg. Les Alliés furent pris totalement par surprise. Les Allemands concentrèrent leur effort principal avec les Sixième armée SS et Cinquième armée blindée, tandis que leur Septième armée à gauche menait une attaque limitée de maintien.
Des ordres de mouvement arrivèrent pour le 517ème à 11 heures le 21 décembre. Une batterie du 460ème et une section de la 596ème furent attachées à chaque bataillon d’infanterie pour le mouvement.
Des ordres furent reçus par l’intermédiaire du XVIIIème corps aéroporté, qui dirigea le 1er bataillon vers le secteur de la 3ème division blindée près de Soy, en Belgique. La pression de l’armure allemande rendit la situation si fluide qu’il était impossible de dire exactement où commençait le front. La compagnie D fut immédiatement attachée à la Force opérationnelle Kane de la 3ème division blindée. Cette unité tenait le point clé sur lequel le front pivotait. Les compagnies A et B descendirent des camions au nord-est de Soy et reçurent l’ordre d’attaquer le long de la route menant de Soy à Hotton.
La mission du 1er bataillon était de prendre le terrain dominant autour de Haid-Hits, puis d’éliminer l’ennemi sur les hauteurs de Sur-Les-Hys. L’objectif était de faciliter une percée et de libérer les éléments encerclés de la 3ème division blindée à Hotton.
La compagnie B mena l’attaque jusqu’à ce qu’elle soit contrainte de tenir une ligne en raison des tirs lourds de tanks et d’armes automatiques. Il devint nécessaire pour la compagnie A de contourner la route prévue vers Hotton. Bien que cette manœuvre ait épargné des pertes, il a été nécessaire de se battre pour chaque pied de terrain le long de tout le trajet. Les combats lors du retour de Hotton à Soy étaient aussi acharnés que lors du trajet aller. La mission Soy-Hotton fut si bien exécutée malgré une résistance fanatique que le 1er bataillon reçut la Citation Présidentielle d’Unité Distinguée. Le coût : 150 blessés et 11 hommes tués.
Pendant que le 1er bataillon était attaché à la 3ème division blindée, le reste du RCP était maintenu occupé. Le lendemain de leur arrivée en Belgique, la compagnie G fut désignée comme force de sécurité pour le PC du XVIIIème corps aéroporté. Le RCP (moins le 1er bataillon et la compagnie G) fut attaché à la 30ème division d’infanterie près de Malmedy. L’état-major du RCP s’installa à 10 heures le 23 décembre à Xhoffraix. Le jour de Noël, le RCP fut détaché de la 30ème division et retourna sous le contrôle du XVIIIème corps.
Lorsque le RCP fut attaché à la 30ème division, le 460ème s’amalgama avec l’artillerie de la 30ème division et tira 400 obus dans des missions au sud et à l’est de Malmedy. Pendant les neuf jours de décembre, le 460ème tira plus de 30 tirs sur objectifs.
La chute de Manhay devant la 2ème division blindée SS le jour de Noël envoya des ondes de choc dans tout le commandement allié. Depuis Manhay, les Allemands pouvaient continuer vers le nord en direction de Liège ou se tourner contre le flanc de la 3ème division blindée et de la 82ème aéroportée. Des directives urgentes descendirent sur le général Ridgway exigeant que Manhay soit reprise à tout prix.
La directive de reprendre Manhay arriva au quartier général du RCP à 14 heures le 26 décembre. Le 517ème devait détacher un bataillon à la 7ème division blindée pour la mission.
Le 3ème bataillon (moins la compagnie G) sous le commandement du lieutenant colonel Forest S. Paxton reçut la mission. Une section des sapeurs de la 596ème et une section des unités de démolition régimentaire furent détachées. Le bataillon devrait traverser 3 kilomètres de terrain couvert de neige et de broussailles, dans l’obscurité, avant d’atteindre la ligne de départ. L’attaque partirait à 2 h 15 après une préparation d’artillerie de dix minutes par huit bataillons d’artillerie.
L’attaque se déroula comme prévu après que 5 000 obus eurent été tirés en quatre concentrations. À 3 h 30, le dernier foyer de résistance fut éliminé. Une contre-attaque à 4 heures du matin fut repoussée. Le 3ème bataillon subit 36 pertes, dont 16 morts.
Tôt le jour de l’An, le RCP fut attaché à la 82ème aéroporté et mis en alerte pour passer à l’attaque. Le 3 janvier, le RCP, agissant comme le flanc gauche de la 82ème, attaqua vers le sud le long de la rivière Salm. Le 551ème bataillon d’infanterie parachutiste, en tant qu’unité rattachée, se battit à travers Basse Bodeux, tandis que le 2ème bataillon captura Trois Ponts. L’attaque vers le sud continua jusqu’à Monte Fosse où les éléments avancés furent soumis à un intense bombardement.

Le 1er bataillon traversa un terrain déjà pris pour saisir Saint Jacques et Bergeval. Le 3ème bataillon poursuivit son attaque à travers la rivière Salm et se dirigea vers l’est. Le 9 janvier, ils contournèrent le 551ème et se rapprochèrent de la rive de la Salm à Petit-Halleux. Cette nuit-là, des éléments avancés de la 75ème division d’infanterie arrivèrent pour prendre des dispositions en vue de soulager la 82ème dans la région. Pour bien commencer, le 3/517, sous la direction du 504ème, traversa la Salm et prit Grand Halleux.
Le colonel Graves reçut des ordres le 11 janvier selon lesquels le RCP (moins le 2ème bataillon, attaché à la 7ème division blindée) était rattaché à la 106ème division d’infanterie. L’objectif immédiat était de soulager le 112ème d’infanterie à Stavelot et le long de la rive nord de l’Amblève. Cela fut accompli par le 1er bataillon le 12 janvier.
Une nouvelle attaque fut lancée à 8 heures le 13 janvier pour saisir une ligne allant de Spineux, au nord de Grand Halleux, à Poteaux, à 13km au sud de Malmedy. Les 1er et 2ème bataillons se dirigèrent vers le sud, capturant Butay, Lusnie, Henumont, Coulee, Logbierme et établirent des points d’arrêt à Petit Thier et à Poteaux. Le PIR avait maintenant atteint les limites de l’avancée prescrite.
Alors que la plupart du PIR avait été impliqué avec la 106ème et la 30ème division d’infanterie, le 2ème bataillon passa de Goronne à Neuville pour être affecté à la 7ème division blindée. Le colonel Seitz et ses hommes furent affectés au commandement de combat A à Polleux. Le 20 janvier, la Task Force Seitz attaqua vers le sud depuis une zone d’assemblage près d’Am Kreuz pour capturer les bois Auf der Hardt et établit des positions défensives sur le bord sud. En atteignant l’objectif, une patrouille fut envoyée au village de Hochkreuz.

À 15 heures, la compagnie F fut chargée de se joindre à une compagnie de chars pour attaquer Born.
Le 22 janvier, la force mena une attaque de combat rapproché à travers les bois In Der Eidt et se plaça en position d’attaque à 1.5Km au nord-ouest de Hunnange. À 17 heures, des concentrations d’artillerie furent tirées sur Hunnange et l’attaque commença. À la tombée de la nuit, la Task Force Seitz avait conquis Neider Emmels et Hunnange et était en contact avec d’autres forces de la 7ème division blindée.
Vers le sud et le sud-ouest, des positions défensives furent prises. Un barrage routier fut établi à Lorentswaldchen et des patrouilles furent envoyées aux abords de Saint-Vith. À 14 heures le 23 janvier, le commandement de combat B passa à travers la Task Force Seitz et acheva la capture de Saint-Vith.
Le 24 janvier, des ordres furent donnés pour dégager la route Saint-Vith-Amblève qui était encore aux mains de l’ennemi. À 6 heures le 25 janvier, le bataillon se mit en marche vers sa position d’attaque. À 14 heures, les objectifs furent sécurisés.
Le 1er février, le 517ème RCP rejoignit la 82ème près de Honsfeld. Le lendemain, le 1er bataillon prit une position d’interdiction pour protéger le flanc nord du 325ème régiment d’infanterie de planeurs pendant que le 3ème bataillon se plaçait en position de soutien si nécessaire. Tous les objectifs du plan d’attaque furent atteints et, le 3 février, le RCP reçut des ordres le rattachant à la 78ème division d’infanterie à Simmerath.

Le champ de mines de Schmidt
Pendant la nuit du 5 février 1945, les compagnies A et B du 517ème ont tenté de traverser la rivière Kall pour sécuriser un point d’observation élevé. Pour ce faire, elles ont été forcées de traverser des champs de mines sous les yeux de l’ennemi. Ces champs ont été considérés comme les zones les plus largement minées rencontrées par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. La 596ème compagnie de combat de sapeurs parachutistes a été appelée en avant pour ouvrir une brèche dans le champ de mines tout en étant sous un feu nourri d’armes légères et d’armes automatiques ennemies. Par leur audace et leur bravoure, les sapeurs ont dégagé une brèche, permettant à l’infanterie de passer à travers.
Histoire de l’armée américaine – Ardennes

La 78ème devait attaquer vers l’est le 6 février pour saisir Schmidt et le barrage de Schwammenauel. Le 517ème RCP devait se déplacer vers le nord jusqu’à la région de Kleinhau-Bergstein, soulager des éléments de la 8ème d’infanterie et attaquer vers le sud depuis Bergstein pendant la nuit du 5 février pour saisir la crête Schmidt-Nideggen. Les Allemands avaient préparé les défenses les plus solides du front ouest dans cette région.
Le 5 février, à 6 heures du matin, toutes les unités avaient pris position à Kleinhau. La ligne allemande allait de Zerkall à l’ouest et au sud de la colline 400 jusqu’à la rivière Kall. Après la tombée de la nuit, les 2ème et 3ème bataillons se sont déplacés en positions d’attaque. À cinq ou six cents mètres en dessous de Bergstein, les deux bataillons sont tombés sur des champs de mines et des fils de fer barbelés. Les soldats ont tenté de progresser en rampant et en sondant, mais tous les efforts se sont avérés vains. Des hommes ont été tués par des mines Schu, des mines Teller et des “Bouncing Bettys”. À Bergstein, les soldats ont trouvé une certaine protection contre les tirs de petites armes à feu, mais pas grand-chose de plus.
En milieu de matinée, les sapeurs de la 596ème ont commencé à travailler par relais pour dégager une voie à travers le plus grand champ de mines rencontré par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l’observation et le feu ennemis directs. Pendant 36 heures, la 596ème a poursuivi cet effort héroïque. Dans la zone du 1er bataillon, la compagnie A a envoyé une patrouille de la colline 400 à Zerkall.
Dans l’après-midi du 7 février, le colonel Graves a été informé que le 517ème était détaché de la 78ème division et rattaché sur place à la 82ème aéroportée. La Task Force A venait d’être formée, composée du 517ème et du 505ème d’infanterie parachutiste. Le 517ème devait poursuivre son attaque planifiée.
Pendant a nuit du 7 février, les 1er et 2ème bataillons se sont préparés à attaquer. À 21h45, le 2ème bataillon a avancé dans la voie à travers les champs de mines. À 1h du matin, la compagnie E et les restes de la compagnie F étaient au bord du ravin de la Kall. À 1h45, le 1er bataillon était à 400 mètres au sud-est de la colline 400. Au nord de la Kall, les soldats du 2ème bataillon ont été soumis à des tirs de mitrailleuses et de mortiers féroces. Le 1er bataillon s’est réorganisé sur la colline 400. À midi, une patrouille du 3ème bataillon a été envoyée à l’ouest pour contacter le 505ème au point prédéterminé sur la Kall. Trois tentatives pour atteindre le point ont été repoussées par des tirs de mitrailleuses.
Les effectifs des bataillons du 517ème, désormais réduits à la taille de compagnies, seraient relevés par le 508ème d’infanterie parachutiste cette nuit-là.
Les pertes de décembre et janvier étaient de 653 : 565 blessés et 78 tués. Les pertes de février en Allemagne étaient de 287 : 235 blessés et 52 tués. Ces chiffres n’incluent pas les évacuations dues aux maladies et aux extrémités gelées.

ÉPILOGUE

Le 517ème Régiment de Combat Parachutiste a accumulé plus de 150 jours de combat au cours de cinq campagnes sur les champs de bataille d’Italie, de France, de Belgique et d’Allemagne.
Le taux de pertes du bataillon fut de 81,9%. L’unité a subi 1 576 pertes et a eu 247 hommes tués au combat.
Le soldat de première classe Melvin E. Biddle B/1/517ème RCP a reçu la Médaille d’Honneur du Congrès pour ses actions héroïques lors de l’engagement de Soy-Hotton.
Le 15 février 1945, des éléments du RCP ont été affectés à la 13ème Division Aéroportée. La 13ème a été désactivée en février 1946.
En plus de la Médaille d’Honneur, les parachutistes du 517ème RCP ont reçu 131 Silver Stars, 631 Bronze Stars, 1 576 Purple Hearts, 6 Croix de Service Distingué, 5 Légions du Mérite, 4 Médailles du Soldat, 2 Médailles Aériennes et 17 Croix de Guerre françaises.

Les informations de cette page ont été reprises du site du 517ème Régiment d’Infanterie Parachutiste